La plus célèbre des marquises déménagea mainte et mainte fois, non par caprice, mais pour des raisons familales, financières, ou de confort. Elle s'en explique dans sa correspondance hebdomadaire avec sa fille, et ainsi nous pouvons la suivre d'adresse en adresse pendant une bonne partie de sa vie, et rattacher telle ou telle de ses lettres à tel ou tel endroit précis. Certains des hôtels où elle vécut existent encore, heureusement restaurés, les autres furent victimes de la spéculation ou du feu.
La marquise était du Marais avant d'être parisienne. Elle fut fidèle à son lieu de naissance, et, quand elle était dans la capitale, elle n' habita jamais à plus de cent ou deux cents toises de la place Royale, aujourd'hui place des Vosges. Elle fut baptisée dans l'ancienne église Saint-Paul, se maria à Saint-Gervais et fréquentait la nouvelle église Saint-Paul où elle prenait un immense plaisir à écouter Bourdaloue. Mais elle mourut auprès de sa fille à Grignan.
L'itinéraire, non chronologique, mais géographique, nous conduira de la rue des Lions-Saint-Paul à la rue de Thorigny, et la lecture de quelques unes de ses lettres nous fera passer un agréable moment en compagnie de la marquise, de sa fille, du Bien-Bon, et de quelques autres de ses amis.

Lieu de rendez-vous : le square Henri-Galli, à la sortie du métro Sully-Morland.

Les marques de luxe de la Madeleine à l'Opéra

Curieusement le secteur de l'alimentation se concentre autour de l'église de la Madeleine : l'épicerie fine chez Fauchon et Hédiard, les chocolats chez La Marquise de Sévigné, la pâtisserie chez Ladurée, les condiments chez Maille, et le vin dans les caves de Nicolas. Christofle et Baccarat sont tout à côté pour fournir la cristallerie. Plus à l'est, le luxe change de nature, il ne se consomme plus, il se porte et s'expose dans les vitrines à la mode ou se fait plus discret dans les deux grands hôtels du boulevard des Capucines et de la rue Scribe.
En suivant le boulevard vers l'Opéra, on appréciera le bon goût de Madelios et des Trois Quartiers, le luxe de Chanel, rue Cambon, ou de Old England. On aura une pensée pour la Samaritaine de luxe dont l'immeuble a conservé la décoration fleurie. On peut faire quelques emplettes chez Lancel, assister à une soirée à l'Olympia ou à l'Opéra, dîner au Grand Hôtel et passer la nuit dans une suite de l'hôtel Scribe.
Le lendemain vous pouvez satisfaire votre passion pour les bijoux et diamants rue de la Paix et place Vendôme.